Dans une prairie, en bordure de forêt... [RP Skye & Sephora; en cours.]

J'étais sortie il y avait déjà une bonne heure, pour "m'aérer l'esprit", comme disait ma mère. Je faisais souvent ça, en Louisiane, car je connaissais bien les lieux. Mais ici... Je ne savais même pas ou le petit chemin de terre que je vennais d'emprumpter allait m'emmennner. Espérons que ca ne me conduise pas dans un champ de blé en plein soleil... Car il faisait une chaleur absolument horrible, aujourd'hui, à Gatlin; et je marchais depuis une heure, donc, à la recherche d'un coin paisible ou m'arrêtter pour me reposer un peu.


Je marchais encore un peu, Trouvant le chemin de plus en plus long. Je commencais d'ailleurs à me demander si je ne m'était pas un peu trop éloignée de la civilasion... Mais aussitôt que je me mis cette idée en tête, le chemin s'arrêttait brusquement, débouchant sur une petite prairie parsemée de petites fleurs de toute les couleurs, et traversée ca et là par des rayons de soleil éclatants qui filtrainet entre les arbres. Car en effet, cet endroit idilyque était entouré d'une danse forêt, à part dans le petit coin duquel je vennais, puisqu'il y avait ce chemin ecxessivement long que j'avais emprumpté pour venir jusqu'ici.
Cet endroit était vraiment beau, il parraissait comme irréel, quand on pensait à la pollution, aux grandes villes et leurs jungles de grattes ciels, ou aux quertiers résidentiels comme il y en avait ici même, avec leurs maisons toutes identiques, leurs grandes et larges rues goudronées, droites et carrées. Mais pourtant je me trouvais bien ici, l'herbe claire et épaisse sous mes pieds, le parfum sucré des fleurs embaumant l'air, et le ciel bleu au dessu de ma tête. Soudain, le mot "Paradis" commencait à prendre tout son sens... Car oui, cet endroit était bel et bien, pour une personne comme moi, en tout cas, un petit coin de paradis sur terre, une échappatoire à la réalité, qui elle était beaucoup moins attrayante.
Toujours émerveillée par les lieux, je m'assis dans un coin, addossée à un tronc d'arbre, la tête dans les nuages. Il faisait frais, ici, et je me sentais bien. Je crois que si je n'était pas tombée dans cette petite anomalie dans le décor, je me serais endormie. Surement, même.
Car oui, en effet, quand je tournai la tête pour suivre un petit papillon bleu du regard, mes yeux s'arrêtterent sur un élément qui paraissait un peu décalé, dans un endroit comme celui-ci.
Une trappe.
Oui, une trappe en bois un peu défoncée et rongée dans le temps, mais bien fermée, gisait au milieu de la petite prairie, comme si elle donnait accès à un autre monde, encore plus paradisiaque, en dessous, ou comme si c'était un volet, cachant une fenêtre qui donnait sous le sous-sol.


Une petite voie, au fond de moi, m'intimait de ne pas m'en approcher. Mais, naturellement, je fis absolument tout le contraire. J'essayais de l'ouvrir; mais en vain, car elle resta de marbre. J'essayais, et essayais encore, ravivant mon mal de tête , ce qui me força à arrêter mon petit manège.
Découragée par la remontée cuisante de la douleur, je décidais d'aller me recaler dans mon coin. Je me suis allongée; j'ai fermé les yeux; et je me suis probablement endormie, cette fois, car je ne me rappelle pas avoir fait quelque chose, ensuite.

Aujourd'hui n'était même pas un jour d'été, pourtant, un soleil de plomb couvrait la ville, laissant une chaleur suffocante étreindre les quelques courageux qui s'aventuraient à l'extérieur. J'avais pris l'initiative de sortir tôt ce matin, moi qui pourtant était loin d'être quelqu'un de matinale. Mon humeur commençait fortement à décroitre tandis que mes vêtements collaient lourdement à ma peau et que mes mollets accumulaient les griffures. Fichues branches. J'étais dans les bois, un cahier à la main, tentant vainement de trouver une entrée menant aux tunnels. Hélas, je m'étais égarée en chemin, c'était certain. Je poussais un soupir et lança un regard à mes jambes meurtries. La température m'avait prise de court ce matin, alors j'avais dû improviser une paire de bermudas moi-même. J'avais pris un vieux jean délavé et l'avait découpé à la hauteur des genoux. Je commençais à regretter mon geste, car les petites égratignures commençaient déjà à me démanger. Formidable. L'idée de faire demi tour me traversa l'esprit, la froideur de ma voiture, sa climatisation, était quelque chose qui commençait peu à peu à m'envier. À cette idée, un autre soupir s'échappa de ma bouche: je ne pouvais pas faire demi tour, du moins, pas sans avoir trouvé cette fichue trappe. Je continuais ma route sinueuse entre les arbres, puis quelques minutes après, j'atterris dans une prairie bordée de fleur. Le spectacle était magnifique et contrastait étrangement avec les millier d'arbres qui l'entouraient. Exactement l'endroit où pourrait se trouver une trappe. Un petit sourire satisfait se dessina sur mes lèvres, puis je sortis à l'orée des bois, mais m'arrêta rapidement. Je n'étais pas seule, dans ce champ de fleur, une fille était adossée à un arbre, les yeux fermés et le regard paisible, comme si elle dormait.

- Merde, dis-je dans un murmure.

Je patientais quelques minutes comme ça, cachée dans les bois à réfléchir à un moyen de parvenir à la trappe sans me faire remarquer. Je pris le risque de m'avancer tout de même, malgré la présence, trop près à mon goût, de l'adolescente. Ce n'était toujours pas une petite humaine qui allait m'empêcher de parvenir à mes fins. Surtout pas après tous ces efforts pour y parvenir. Je fis attention à ne pas trop faire de bruit et j'atteignis rapidement la trappe. Celle-ci était étrangement près de la jeune fille, dont je pouvais désormais identifier le visage. Il s'agissait de Sephora, la fille aux yeux incroyablement bleus et aux cheveux noirs que j'avais rencontrée quelques jours plus tôt au Dairy Queen. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire là, perdue dans les bois à dormir? Ce n'était pas comme si elle était au courant des trappes, elle ne pouvait tout simplement pas en connaitre l'existence. Mon regard s'attarda sur elle un moment, puis dériva vers un chemin, derrière son arbre. Un chemin. Dire que j'aurais pu m'éviter toute cette misère en passant simplement par cette fichue petite route. Mon humeur devint soudainement aussi morose qu'elle l'était avant ma découverte de la trappe. Je me retournais rapidement vers celle-ci, mais écrasa une branche sous mes vieilles nike. Je m'immobilisais immédiatement, cessant même de respirer sur le coup. Le bruit de cette brindille cassée, pourtant d'ordinaire si minime, avait paru comme un énorme craquement sonore dans ce paysage silencieux. Dans un autre soupir, je retournais tranquillement ma tête vers la jeune fille, pour voir si ce bruit l'avait sorti de ces rêves.

Oui, je devais sûrement m'être endormie... C'était obligé, même, car je me souviens d'un rêve. Un rêve étrange, que j'avais surement fait dans cette clairière, qui était, d'ailleurs, en y repensant, elle aussi assez décalée, comme la trappe.

Dans ce rêve, donc, je courais. Je courais dans une immence étendue blanche, il n'y avait absolument rien autour de moi. Seulement du blanc, comme un brume épaisse, à perte de vue. Je ne savais pas pourquoi je courrais, mais il me semble que j'était heureuse, euforique. Plus mon rêve avancait, et plus j'avais l'impression de me sentir bien, que rien ne pouvait m'arriver, et qu'ici était ma place. C'était un drole de sensation, je n'avais jamais ressentis ca auparavant... Moi qui m'étais toujours sentie différente, pas dans la norme, bizarre, sans vraiment en connaitre la raison, je devais avouer que cela était vraiment nouveau. Je suis ici à ma place. Etonnament, cela sonnait juste dans ma tête, quand je me trouvais en ce lieu. Je continuais de courir, contente comme un animal à qui l'on aurait enfin rendu sa liberté, après des années de captivité. La liberté. Encore un mot qui ne sonnait juste qu'ici, car dans le monde de tous les jours, on est jamais libre. En tout cas, si on est un être humain qui mènes la vie que l'on attends de lui. Mais bon, je m'en fichais, pour l'instant. J'étais libre et heureuse, submergée par l'euphorie et l'adrénaline. Mais ce moment d'ivresse n'allait pas durer encore très longtemps...
En effet, alors que je contuniais à courrir et à sautiller, une forme noire se précisait, plus loin. Une grande forme, qui, à mesure que je me rapprochait, se révéla être une silhouette. A quelques dizaines de mètres de celle-ci, je stoppais. J'étais soudain submergée d'une autre sensation étrange, mais cette fois négative, come de l'inquiétude. Comme un mauvais préssentiment. Et j'avais raison. Car quand je m'approchais un peu plus de cette silhouette, elle me sauta littéralement dessus, puis glissa dans mon dos, sans que je n'ai pu m'appercevoir de qui il s'agissait réellement. Elle mis une main sur ma nuque, comme pour la briser. Ce qu'elle ne fis pas. Pas tout de suite.

"-Ici est le point mort, l'endroit ou tous sont égaux. Ton heure est venue."

A peine eu-je le temps de saisir ces paroles que la main glissa sur le haut de mon crane. Elle appuya, et projetta ma tête sur le sol. Un craquement rententit. Un affreux craquement.

Je me réveillais en sursaut, me dressait comme un diable sur l'herbe, poussant un cri de terreur.


Aorès avoir réalisé que ce n'était en effet qu'un cauchemar effrayant à souhait, je me mis à jeter des coups d'oeuil suspicieux autour de moi. Il y avait quelqu'un. Je sursautais en remarquant sa présence, la peur due à ce "mauvais rêve" n'étant toujours pas retombée. Et puis je me clamais un peu.
Il s'agissait de l'une des filles aux yeux jaunes que j'avais rencontrée au Dairy Queen. Normalement, elle ne me voulais pas de mal... Enfin, normalement.
Mon regard devait toujours parraitre effrayé, car elle me dévisageait bizarement... En même temps, qui ne ferait pas de même, quand il ou elle croiserait une fille en train de dormir dans un champ de fleurs, et qui se réveilles en hurlant de terreur ? Personne, je crois.
Voilà ce qui arrives, quand il fait trop chaud et qu'on à mal à la tête... On fait des rêves bizarres.
La fille avait des griffures plein les jambes, et un cahier à la main, comme si elle pouvait se mettre à écrire d'un instant à l'autre.
Je me levais maladroitement, titubant jusqu'à elle, puis le tennant à un arbre qui était juste à côté de moi. Je lui bredouillait quelques paroles confuses :

"-Heu, salut... Skye, c'est ca ?"

avant de fermer mes yeux de nouveau, essayant de ne pas penser à cette atroce chaleur, et à ce mal de tête pénible, idiot et inutile, mais bien présent.


Ici est le point mort, l'endroit ou tous sont égaux. Qu'ece que ca pouvait bien vouloir dire ? C'est ce à quoi je pensais, en ce moment même, alors que j'avais l'air d'une idiote, me tenant à un arbre pour ne pas me ramasser par terre, les yeux fermés, et un visage crispé.

Je ne crois pas que ce soit ma petite brindille brisée qui l'ai sortie de sa torpeur. Une brindille n'effraie pas les gens à se point. Sa réaction était plutôt démesurée pour une si petite chose. La trappe, ses vieilles planches de bois usées, était coincée sous mes pieds, tandis que mon regard était accroché à cette adolescente, visiblement bouleversée. Sephora se releva, non sans misère, de son arbre et s'y accota quelques instants avant de relever ses boucles noires vers moi, bien que je sache qu'elle m'ait aperçue bien longtemps avant cela. Sa voix brisa le silence qui s'était installé bien avant son réveil, mais qui semblait avoir amplifié depuis.

"-Heu, salut... Skye, c'est ça ?"

Je ne lui répondis pas immédiatement. Le soleil brillait toujours avec autant d'intensité, se reflétant sur la peau de mon visage et de mes bras. Normalement, je trouvais sa chaleur réconfortante, apaisante, mais aujourd'hui, j'aurais donné n'importe quoi pour un ciel nuageux et une petite brise fraîche. Un coup de tonnerre retentit au loin, et je levais instinctivement la tête vers le ciel: un beau ciel bleu, comme les yeux de Sephora, parsemé de gros nuages blanc, semblable à de gigantesques boules de cotons. C'était probablement un éclair de chaleur, j'avais entendu dire que ça pouvait arriver, lorsqu'il fait trop chaud.D'une manière étrange, mon regard ne cessait de dévier vers la trappe, comme si elle m'attirait à elle. Mes yeux ne cessaient de faire des aller retour entre l'adolescente et les planches de bois pourries. Les avait-elle vues, avant de sombrer dans son sommeil? Si ce n'était pas le cas, elle les apercevrait forcément maintenant, étant donné mon manque de subtilité flagrant. Je m'avançais d'un pas en souhaitant qu'elle n'ait pas remarqué ces bouts de bois usés, encombrant ce grand espace vert. Sephora, prit d'un certain malaise, plissa les yeux, comme pour éloigner une douleur passagère. Son visage se crispa, et ses mains étaient agrippées sur l'arbre, comme pour éviter une chute. Je fis un pas en avant, comme pour m'assurer qu'elle ne tomberait pas, ce qui était ridicule, considérant avec quelle ardeur elle s'accrochait à l'écorce. Je ne pus m'empêcher de penser que, si l'arbre aurait été équipé d'une peau humaine, il aurait souffert. Pauvre lui.

- Euh, oui, c'est moi. Est-ce que ça va, t'as pas vraiment l'air dans ton assiette?

Le ton de ma voix me surpris, il n'était pas apparu froid, distant, comme j'en avais l'habitude, mais plutôt soucieux. Comme si ses états d'âmes m'intéressaient vraiment, comme si j'avais l'intention de l'aider. Ce qui était stupide. Elle avait beau être ma seule connaissance ici, pourquoi viendrais-je à son secours? Ce n'est pas dans ma nature, du moins, ce ne l'était plus. Je repris rapidement mes esprits, et continua d'une voix qui avait reprit ses intonations habituelles.

- Et puis.. qu'est-ce que tu fais ici?

Je ne la regardais plus désormais, mon regard s'attardait de nouveau sur la trappe.

"- Euh, oui, c'est moi. Est-ce que ça va, t'as pas vraiment l'air dans ton assiette?"

En disant, Skye, que j'avais malgrès moi reconnue, portait son regard de moi, masse de boulces noires agripées à un arbre comme une noyée; et sur la trappe, qui avait vraiment l'air de l'obséder. Elle avait pronnoncé ces mots comme si elle était inquiète pour moi, ce qui me paraissait étrange, étant donné que je ne la connaissais pas vraiment, et que, me rapellant l'air égal et l'apparente nonchalence dont elle avait fait preuve la dernière fois que je l'avais rencontrée (la première, d'ailleurs), il était évident que ce n'était pas dans ses habitudes de faire dans la dentelle. Elle même semblait interloquée par le ton sur lequel elle s'adressait à moi; tandis que ses yeux papillonaient toujours de la trappe vers moi. De moi vers la trappe.

"- Et puis.. qu'est-ce que tu fais ici ?"

Ah... Bonne question ! J'était ici, au départ, me vider la tête, me libérer un peu de mon quotidient lassant... C'était ce que j'avais commencé à faire, d'ailleurs, quand j'avais découvert cet endroit, et que je l'étais assise dans l'herbe, paisible. Et puis j'avais vue cette trappe... C'était ce qui avait tout déclenché. Je n'avais pas réussis à l'ouvrir... Et puis la douleur avant commencé à revenir, ce qui, combinée à la chaleur étouffante de cet après-midi, m'avait plongée dans un sommeil... Mouvementé. Oui, même si au début, ce rêve avait l'air d'être génial, il n'avait fait que m'effrayer encore plus que je ne l'étais déjà au fond de moi. Un éclair rententi, juste au moment ou je pensais à ce que la chose qui m'avait attaquée m'avait murmurée au creux de l'oreille. Ce qui me fit naturellement sursauter, comme tout ce qui avait une implication dans ce cauchemar morbide.
Je n'avais toujours pas compris la signification de cette phrase, mais elle me parassait assez floue. Peut-être n'y avait-il définitivement rien à comprendre...
Donc, quand je posais sur Skye, les rayons du soleil jouant sur la peau pâle comme sur une rivière miroitante, je lui répondis ce qui me semblait le plus juste.

"'-Bah je ne fais rien. J'étais venue pour me détendre un peu... Mais j'ai appercut cette vieille trappe fermée, impossbile à ouvrir. Et puis j'ai fait ce rêre bizarre... Enfin bon, je sais même pas pourquoi je te racontes tout ça... Tu sais ce qu'elle fait-là, toi ?"

Question idiote ! Skye avait l'air complètement omnubilée par cette trappe, et, depuis le début de notre "conversation"; elle ne cessait pas de lui jetter des regards en coin, et de se placer discrètement devant elle, comme pour la cacher. Là, justement, elle se mis pile devant, la cachant à ma vue. Et, cette fois, elle ne la lâchait pas du regard, les yeux bien fixés sur elle, comme si il en advenait de sa survie.
Il était évident qu'elle savait de quoi il advennait.

"'-Bah je ne fais rien. J'étais venue pour me détendre un peu... Mais j'ai aperçu cette vieille trappe fermée, impossible à ouvrir. Et puis j'ai fait ce rêve bizarre... Enfin bon, je sais même pas pourquoi je te raconte tout ça... Tu sais ce qu'elle fait-là, toi ?"

Sa voix me sortie de ma léthargie, m'expulsant d'un rêve éveillé, de l'emprise de ces petites planches de bois. Je devais me rendre dans ces tunnels, or, ce m'était impossible tant qu'elle était présente. J'avais caressé l'espoir qu'elle n'ait pas aperçue la trappe. Il faut croire qu'espérer n'était pas suffisant. J'aurais dû m'en douter, l'espoir n'est jamais suffisant. Il m'était impossible d'avoir accès à ce que je désirais en sa présence, je devais tout bonnement attendre qu'elle daigne partir, ou je pourrais toujours lui assené un bon coup derrière la tête pour qu'elle perde connaissance. Cette deuxième hypothèse semblait plutôt drastique et à son réveil, elle aurait probablement encore plus d'interrogation à ce sujet qu'elle pouvait en posséder maintenant. Et je risquais fortement de m'attirer des ennuis. Il valait mieux attendre qu'elle quitte les lieux, puis ensuite, je pourrais faire tout ce dont j'avais envie. Je levais mon regard vers elle, une expression fermée, dur, sur mon visage, tandis que ses dernières paroles se creusaient un chemin vers mon cerveau. Elle l'avait vue, la trappe. Je sentis une petite panique s'installer en moi. Non seulement elle l'avait vue, mais elle avait tenté de l'ouvrir. Sans grand succès, heureusement. Sauf que justement, le fait que celle-ci était close, impénétrable, était ce qui lui trottait dans la tête. Je voyais à son expression qu'elle s'attendait à ce que je lui explique, que je lui dise que faisait cette trappe dans un endroit aussi merveilleux et pourquoi était-elle fermée à double tour. Je ne pouvais pas répondre honnêtement à sa question, si je lui avouais que ces planches n'étaient pas un mystère pour moi, les questions fuseraient de sa bouche et m'assailliraient les tympans. Elle rechercherait des explications, c'était certain. Je ne pouvais pas lui avouer la vérité, lui faire confiance, les tunnels n'étaient pas censés faire partis du quotidien des humains. Elle était mieux dans l'ignorance de toute manière, et il valait également mieux pour moi si je me fermais la trappe. Un jeu de mot stupide, mais qui prend tout son sens. Mentir était ma seule option et plus je serais évasive et froide, plus Sephora risquais de partir rapidement.

- Non, je ne sais pas ce qu'elle fait là. Et si elle ne s'ouvre pas, c'est qu'il y a forcément une bonne raison, dis-je, mes iris jaunes ancrés dans les siens, bleus.

Son regard était aussi braqué sur moi, comme pour sonder mon expression, mes émotions. Je voyais dans son regard qu'elle trouvait cela étrange, qu'elle ne me croyait pas, mais j'espérais toujours que ce petit argument minable allait la résonner, or, je savais que mes chances pour cela étaient bien minces. Elle n'avait pas l'air de quelqu'un de stupide. Mais j'avais toujours en tête qu'une petite voix lui indiquerait la bonne route à suivre, qu'elle lâcherait l'affaire et déciderait docilement de rayer la trappe de ses songes.

Pour avancer le processus, je me devais de changer de sujet, de parler d'autre chose que ces fichus bouts de bois qui continuaient de me tourner en tête. Sauf que, si moi je ne pouvais me défaire de cette image, alors pourquoi elle en serait capable? Je me devais d'essayer, toujours avec ce fichu espoir, qui je souhaitais, ne me ferais pas faux bon cette fois.

- Et puis, tu disais que tu avais fais un rêve étrange. C'était quoi?

Ce genre de conversation n'était vraiment pas de mon genre et elle devait probablement s'en douter, car son expression restait sceptique. J'avais toujours détesté les conversations inutiles, mais si elles pouvaient me sortir du pétrin de temps en temps, je les accepteraient bien les deux bras ouverts, comme en ce moment. Sauf que ma tentative n'était pas subtile, et elle s'en était forcément rendu compte...

Skye avait l'air d'être iritée, comme si ma présence l'insupportait... Il y à des gens, parfois, comme ça, sans que l'on ne saches vraiment pourquoi, ils ne peuvent pas vous encadrer. Je croiyais bien que c'était le cas avec elle... Cela m'attristais un peu, car elle était la première personne que j'avais rencontrée ici, et elle était aussi nouvelle à Gatlin... Si elle me détestait avant même de me connaitre ne serais-ce qu'un peu... Que feraient les habitants de Gatlin, eux qui avaient la réputation de juger kes gens au premier coup d'oeuil; et de tout de suite les classer dans une catégorie, qui était étiquetée sur leur front jusqu'à leur mort (et même bien plus, d'après ce que j'avais cru comprendre)... ?
Mais enfin, bon, si je commencais à me prendre là tête avec toute cette histoire, j'en aurais eu pour une éternité... Et même si il ne m'était rien arrivé de très positif depuis que j'avais emmennagé dans ce patlin, je savais très bien que si je ne nourissait pas des pensées un tant soit peu optimiste, je ne m'en sortirai brobablement jamais. J'allais devenir folle, come tous ces gens qui broient du noir toute leur vie, avant de se rendre compte qu'ils avaient eu des milliers de raisons de faire totalement le contraire.
Tout en à tous ces gens, je scrutait les yeux étranges de Skye, sondant ses émotion, ce qui n'était pas très dur, vu qu'ai lieu d'avoir envie de les cacher comme la plupart des personnes sur terre le font, elle les exposaient bien à la vue de tout le monde, comme un trophée.
Agacement, obsession (pour cette vieille trappe en bois pourri), froideur, un pointe de colère aussi...
Et puis, après m'avoir elle aussi longement dévisagée, elle se mit enfin à parler.

"- Non, je ne sais pas ce qu'elle fait là. Et si elle ne s'ouvre pas, c'est qu'il y a forcément une bonne raison."

Elle avait prononcés ces mots avec un étonnant détachement, comme si cette trappe lui était égale, comme si elle n'en savais absolulent rien.
Mais il était évident que si, elle savait, et qu'elle pensait que moi, je ne devais pas savoir.
Mais, avec un grand étonnement de ma part, après avoir encore planté son reagrd dans le mien; regard que je soutenais sans broncher, elle changea complètement de sujet.

"- Et puis, tu disais que tu avais fais un rêve étrange. C'était quoi?"

Et elle voulait me faire croire que ça l'interressait ?! Mais bon, peu importait, à ce moment-là. La douleur dans ma tête commenca à se dissiper un peu, quand je lui dit :

"-Et ben... Dans ce rêve, je me trouvais dans un immense endroit, avec plein de brume blanche. J'était heureuse, j'avais l'impression que j'avais enfin trouvé ma place, et j'était assez euphorique, aussi. Et puis après, un truc bizarre, tout noir, qui ressemblait à la silhouette d'un humain, m'à sauté dessus. Le truc est allé derière moi, il m'à murmuré "Ici est le point mort, l'endroit ou tous sont égaux.", et puis après, il m'à dit "Ton heure est venue"; et il m'à éclaté la tête par terre. Ca à fait comme une sorte de craquement... C'est pour ça que je me suis réveillée en sursaut, et que j'ai crié comme une folle... Mais bon, c'est qu'un rêve ! Enfin... J'espère !"

J'avais débité le début du texte avec plus de vitesse que d'habitude, m'attardant un peu plus sur la fin, comme si c'était plus important. Oui, j'ai bien dit comme, car peu après que j'ai prononcé ces paroles, j'ai eu la curieuse impression que ce n'était pas de moi. C'était vraiment étrange, et irritant, aussi. Mais après que j'ai sorti ce récit de moi-même, la douleur dans ma tête disparut complêtement, et, pendant un insant, je fus plus lucide que jamais.
Je réalisais alors que Skye devait surement me prendre pour une folle dingue.

"-Et ben... Dans ce rêve, je me trouvais dans un immense endroit, avec plein de brume blanche. J'était heureuse, j'avais l'impression que j'avais enfin trouvé ma place, et j'était assez euphorique, aussi. Et puis après, un truc bizarre, tout noir, qui ressemblait à la silhouette d'un humain, m'à sauté dessus. Le truc est allé derière moi, il m'à murmuré "Ici est le point mort, l'endroit ou tous sont égaux.", et puis après, il m'à dit "Ton heure est venue"; et il m'à éclaté la tête par terre. Ca à fait comme une sorte de craquement... C'est pour ça que je me suis réveillée en sursaut, et que j'ai crié comme une folle... Mais bon, c'est qu'un rêve ! Enfin... J'espère !"

Je n'écoutais sa réponse que d'une oreille, mon cerveau toujours encombré par les tunnels. Au début, son rêve semblait des plus banals; une brume blanche, un bonheur euphorique. Un peu comme le paradis sur terre, j'imagine. Cependant, c'est la suite de son histoire qui a attiré mon attention. Son rêve était certes, étrange, mais il l'était encore plus considérant l'endroit où elle l'avait fait. Une de ses phrases s'incrustaient dans ma tête, aussi violemment que des coups de marteaux piqueurs sur mon crâne: "Ici est le point mort, l'endroit ou tous sont égaux." Était-ce une référence aux tunnels? Certes, les tunnels en tant que tel n'était pas ce que l'on pouvait qualifier de point mort, mais je connaissais bien un endroit où est-ce que tous étaient égaux. La barrière. La sombre silhouette de son rêve en faisait-elle référence? Si oui, cette fille n'était peut-être pas aussi normale qu'elle en avait l'air. Mon regard était braqué sur son visage qui, peu à peu, reprenait des couleurs, comme si les mots qui avaient sorti de sa bouche avaient pu lui apporter un certain réconfort, chassant son malaise. Certes, son récit aurait pu paraître étrange, des gens normaux auraient dit qu'il s'agissait d'un déraillement de son cerveau, or, je savais qu'il n'en était pas. Les coïncidences n'existent pas, dans mon monde. Si elle était arrivée ici et avait fait son rêve, que je qualifierais plus comme un cauchemar, dans ce pré et qu'en plus, j'étais tombé sur elle, c'est qu'il y avait forcément une raison. Je fixais mon regard dans ses yeux trop bleus. Était-ce possible que tout ce qu'elle affichait, n'était en fait qu'une mascarade? Peut-être était-elle l'une des nôtres, mais qu'elle cachait son jeu. Certes, ses yeux étaient bleus, mais d'un bleu trop irréel. Des lentilles de contact? Mais je savais que ce n'était pas ça, elle ne pouvait pas être une enchanteresse, je l'aurais forcément sentis. Elle était un mystère, qui semblait attirée sans grande connaissance vers mon monde. Sauf que ses problèmes n'étaient pas les miens, certes, je pouvais m'interroger autant que je voulais à son sujet, l'important pour l'instant c'était de me débarrasser d'elle pour avoir accès à la trappe. Et ce n'était pas en l'assaillant de question que j'allais parvenir à mon but.

- C'est... Étrange. Mais bon, ce n'était qu'un cauchemar, pas vrai? Tu es toujours en vie, à ce que je vois.

Le soleil commençait peu à peu à disparaître, son ciel d'ordinaire d'un joli bleu pâle, était drôlement plus sombre qu'à son accoutumé, comme pour nous annoncer que le soir ne tarderais pas à tomber. Malgré tout , la chaleur restait, collant toujours nos minces vêtements à notre peau. Je passais rapidement une main humide dans mes cheveux, les dégageant de mon visage pour éviter qu'ils s'y collent trop. Je n'étais pas à mon meilleur, toute en sueur et en sang (surtout pour mes mollets). Je lançais un regard à ceux-ci, mais mon regard dériva vers ma cheville, là où se trouvait ce que les gens normaux qualifiaient de tatouage tribal, or les choses étaient plus complexes que ça. Comme un peu tout dans le monde, tout est toujours plus complexe qu'on le croit. Je relevais le regard vers Sephora, me demandant toujours si elle était plus qu'elle me le faisait croire, ou si elle-même était dans l'ignorance. La deuxième hypothèse me semblait plus raisonnable et faisait beaucoup plus de sens. Un soupir d'exaspération s'évada de mes lèvres, puis je m'assis lourdement, laissant retombé mes fesses sur le gazon parsemé de fleurs. La trappe était toujours dans mon champ de vision, mais mon attention dériva vers l'adolescente, je ne dis rien de plus. Faire la conversation éterniserait sa présence, or, je voulais qu'elle parte. Je me devais d'attendre, et mes mollets me faisaient souffrir, le gazon était frais, beaucoup plus que l'air, et je commençais à en arracher des bouts, le regard sur mes pieds, comme perdue dans mes pensées, espérant qu'elle déciderait de regagner le confort de sa maison, et de retrouver sa famille. Au mot famille, j'eus un pincement au coeur; j'avais beau être devenue ténèbres, le souvenir de celle-ci m'était toujours aussi dérangeant. Je ne les reverrais plus, tandis qu'elle, cette jeune adolescente, pourrait voir la sienne durant toute sa vie. La vie était injuste.

"- C'est... Étrange. Mais bon, ce n'était qu'un cauchemar, pas vrai? Tu es toujours en vie, à ce que je vois."

"-Oui, ce n'est qu'un rêve."

Je ne sais pas trop pourquoi, mais en répondant ça à Skye, je n'avais pas trop l'air d'y croire... Mais enfin, bon, elle n'avait pas trop l'air de me penser folle, c'était déjà un bon point. Même si elle n'avait pas l'air de m'apprescier tant que ça, je ne voulais pas vraiment me retrouver avec une fille qui me trouvait idiote ET dingue, dans un village paumé ou je risquais de la croiser souvent, si ce n'est pas tous les jours. Elle me dévisageait encore, cette fois je crois bien qu'elle avait oubliée la trappe pour un petit moment. Elle me scrutait d'une telle facon que s'en était déstabilisant, j'avais l'impression d'être un animal étrange, enfermé dans une cage d'ou elle pouvait à sa guise m'observer, en essayant de déterminer ce que j'était exactement.
Ce que j'était exactement... Si moi seulement je le savais !
Depuis que j'était toute petite, je m'étais toujours sentie différente, avec mes yeux trop grands et trop bleus, qui ne ressemblaient en aucun cas à ceux de mes parents, ma petite bouche en coeur et mes cheveux trop noirs... Je ne leur ressemblais pas, j'étais un ovni parmis les humains, un cygne noir parmis les blancs. Même si personne ne s'était rendu compte de cette détresse interieure, ne de ma différence étrange, même si je m'étais toujours bien intégrée, j'avais toujours l'impression de ne pas être à ma place dans ce bas-monde.
Et puis un jour, j'était arrivée à Gatlin. Gatlin et ses habitants ennuyeux et gras, qui passent leur journée sur leur paliers à lire les potins du coin... Mais il y avait aussi le Gatlin peuplé de personnes étranges, avec leurs yeux jaunes percants, qui me scrutaient tous comme personne ne l'avait jamais fait... C'est dingue ! Il n'y à que ces personnes là qui ont l'air de percevoir une lueure d'étrange chez moi... Comme si elles pouvait lire en moi comme dans un livre, ou qu'elles essayaient de deviner ce qu'il y avait d'écrit, dans ce livre. Ces personnes-là s'attardaient toujours sur mes yeux, comme si ils représentaient ce que j'était vraiment, comme s'ils déterminaient quelque chose d'éssentiel... Et plus je pensais à toutes ces rencontres, plus; maintenant que mon mal de crane s'était envolé, et que je pouvais réfléchir correctement; je les trouvaient étranges. J'avais la curieuse impression que j'étais censée être éffreyée par eux, leur aura de confiance en eux même, et leurs yeux. Toute personne normale et censée l'aurait été. Mais pas moi.
Et, en ce moment même; alors que cette fille se trouvait devant moi, et que je redevennais peu à peu moi même, je n'avais pas peur. Pas le moins du monde. Et j'étais bien déterminée à connaitre le secret de ces personnes, qui elles étaient, et surtout, que faisaient-elles à Gatlin ?
Je le saurais, tôt ou tard.
Mais quand je levais les yeux vers le ciel, et que je me rendais compte que le soleil alait bientôt disparaitre sous la mince ligne de l'horizon, je me dit qu'il fallait que je rentre. Mais... Rentrer pour quoi, au juste ? On était Vendredi soir, ma mère était partie encore je ne sais ou, et le chien était chez le véto. Personne à la maison. Je ne me devais donc pas vraiment de rentrer; car personne ne m'attendait. Comme d'habitude, je serais seule, devant ma télé, à regarder des trucs débiles. Alors à quoi bon ?
Un éclair de tristesse du traverser mon visage, mais je me repris vite, puis, voyant que Skye avait l'air d'avoir de moins en moins envie de moi ici, je me décidais.

"-Je vais rentrer... Ça ne sert à rien, mais je vais aller quand même. Au revoir."

Les mots "Au revoir" eurent une sonorité étrange, il n'étaient pas sortis comme je les avaient imaginés, dans ma tête.
Et puis je m'en allais dans le petit chemin, faisant mine de m'éloigner un peu. Arrivée à un petit distance de la clairière, je m'approchais d'un grand arbre massif que j'avais repéré quand j'avais levé les yeux vers le ciel, et j'y grimpais, tant bien que mal.
Je ne sais pas pourquoi, mais, à ce moment là, j'était sûre que je me devais d'être ici, que j'allais découvrir quelque chose d'important.

"-Je vais rentrer... Ça ne sert à rien, mais je vais aller quand même. Au revoir."

Lorsque ces mots franchirent sa bouche en forme de coeur, je ne pus m'empêcher de sourire, ce que je ne pris même pas la peine de cacher. Elle avait finalement décidé de partir, après un long moment certes, mais elle était partie. Valait mieux tard que jamais, n'est-ce pas? Je ne pris pas la peine de répondre à son au revoir, l'ignorant presque, même. Elle s'éloigna tranquillement dans le joli pré, qui était beaucoup plus effrayant dans l'obscurité. Même les fleurs, qui durant la journée, semblaient presque magiques, reflétaient une part d'ombre. Il y avait une part d'obscurité dans tout, me dis-je. J'en étais la preuve vivante. Le bruit de ses pas qui s'éloignaient au loin retentissait dans le silence de la prairie. Ce son, pourtant si minime, me remplissait de joie. Le petit bruit devint rapidement imperceptible, alors je retournais la tête et scrutais les alentours. Elle n'était vraiment plus là. Je me levais rapidement du sol, un sourire toujours collé aux lèvres, puis me dirigea tranquillement vers la trappe. Je m'accroupis doucement près d'elle, puis passa une main sur ces vieilles planches usées. La serrure était bien présente, grosse et rouillée, empêchant les curieux de découvrir son secret. Je sortis une clé de mes poches, une clé d'enchanteur, puis l'inséra dans le gros cadenas grugé par la rouille. L'ouvrir fut plus délicat que je l'aurais cru; la serrure usée par l'eau rendait la tâche plus ardue que si elle aurait été neuve. Je finis malgré tout par y parvenir, après quelques secondes de frustration, certes, mais l'important, c'était qu'elle était désormais ouverte. La trappe menait sur un tunnel sinueux, comme creusé profondément dans la terre. L'illusion était parfaite; d'où j'étais, j'avais l'impression que le fond de cette trappe se trouvait à plusieurs mètres sous mes pieds; autant dit, une chute qui pourrait être fatale. Or, il y avait un escalier invisible qui y menait, une autre protection contre le monde humain. Ma confiance à bloc, je mis un pied sur une de ces marches, puis sur une autre et une autre. Il ne me fallais pas longtemps pour que je parvienne au fond. L'endroit était sombre et humide. Les murs, constitués de terre, semblaient sur le point de s'effondrer sur ma tête et le plafond, lui était très haut, presque imperceptible, si ce n'était que des minces rayons qui filtraient au travers de la trappe, que je n'avais pas pu verrouillée, car le cadenas s'était brisé. Cette chose était censée résister à tout, pourtant. C'était la première fois que je mettais les pieds dans cette partie des tunnels, sauf que je savais pertinemment où aller. Je me mis rapidement en marche, mettant un pied devant l'autre, suivant à la lettre les indications gribouillés maladroitement dans mon cahier. J'arrêtais de compter le nombre de fois où je tournais à gauche et à droite, il y en avait trop de toute manière.

Le temps était différent dans cet endroit, totalement indépendant de celui de la terre, mais j'avais l'impression que je parcourais ces passages sinueux depuis plusieurs heures déjà. À mesure que j'avançais, les murs de terre changeaient peu à peu, se faisant remplacer par d'épaisse couche de béton, comme si j'étais dans un bunker. J'avais passé devant plusieurs portes, mais n'étais toujours pas parvenue à celle que je recherchais. L'endroit était très silencieux, encore plus que l'avait été le pré, quelques heures plus tôt. Les seuls sons retentissant étaient le bruit pesant de mes pas contre la terre foulée et celui plus léger, plus doux, de ma respiration. Le sol terreux commençait lentement à laisser place à des milliers de petits cailloux, comme on retrouvait dans les entrées de maisons, lorsqu'un son, ne provenant pas de moi, me parvint. C'était le bruit d'une roche que l'on accroche avec son pied. Je m'immobilisais aussitôt, un frisson parcourant ma colonne vertébrale, moi qui d'ordinaire, n'étais pas effrayée par grand-chose, or, je savais que je pouvais tomber sur n'importe qui, ou n'importe quoi, dans cet endroit. C'était dangereux, mais j'avais tout de même pris le risque de m'y aventurer. Je me retournais rapidement, le souffle plus rapide, mon coeur battant à la chamade, comme s'il courrait un marathon, puis scruta le tunnel sombre. Il s'étendait loin derrière, mais il faisait si sombre que je n'arrivais pas à voir vraiment loin. Il y avait deux autres tunnels qui rejoignaient celui dans lequel je me trouvais. Le bruit pouvait provenir de n'importe quel d'entre eux. Mes mains, d'ordinaire déjà glacée, commençait vraiment à devenir de la glace. Je pris une roche entre mes doigts, transférant ce froid sur elle, la recouvrant d'une petite couche de glace. D'habitude, j'arrivais à contrôler mes pouvoirs, mais ici, je trouvais cela plutôt réconfortant de savoir qu'ils ne m'avaient pas lâchés, même si cela signifiait qu'ils avaient pris le dessus sur moi, probablement parce que j'étais terrifiée. Oui, terrifiée étais le mot. Venir dans les tunnels seule n'avait peut-être pas été une si bonne idée. Sauf que je ne devais pas laisser ma peur me gruger, qu'importe ce qui avait au loin, caché dans l'obscurité, je me devais de découvrir ce que c'était. D'une voix tremblante, horrifiée, je lâchais ces quelques mots:

- Il y a quelqu'un?

J'attendais patiemment la réponse, un signe. Rien. Il n'y avait personne. Ma panique baissa rapidement d'un trait et alors que je m'apprêtais à me remettre en marche, le son se produisit une seconde fois. Je fis comme tout à l'heure et m'arrêtais, le souffle toujours rapide et mon coeur tambourinant sous ma poitrine comme un marteau piqueur.

J'en était sure. Je l'avais vu. Vu de mes propres yeux. Cette fille avait ouverte la trappe, et elle était descendue à l'interrieure, l'air satisfaite que je sois partie. Enfin, à mon avis, ce n'était pas qu'un air.
Quand je l'ai vue s'engoufrer dans ce trou, j'eu l'impression qu'elle avait fait cela des millions de fois, que c'était son quotidien. Ce devait être le cas, d'ailleurs, puisqu'elle avait une clé, qui ouvrait ce gros cadena. Cadena qui, étant rongé par la rouille, avait cassé.
Je ne sais pas trop d'ou cela vennait, mais, du haut de cet arbre qui dominait le petit pré assonbris par de gros nuages noirs, je ressenttait un fort besoin de découvrir la vérité. Je voulais savoir pourquoi cette fille s'était pris tant de peine à me mentir au sujet de la trappe, pourquoi elle était si préssée d'y entrer. J'avais l'impression que là dessus se cahcait une réponse à une des nombreuses questions qui naissaient chaque seconde dans mon esprit, une réponse cruciale. Mais ce que je ne savais pas encore, c'était que ce que j'allais découvrir dépassait, et bien de loin, tout ce que je pouvais imaginer.
Je descendis donc de mon perchoir, et une petite branche qui dépassait me coupa, à la cheville. Un mince filet de sang commenca à s'en échapper, mais ne trouvant pas cette blessure vraiment importante, je l'essuyais avec ma main, maintenant recouverte du liquide écarlate, et continuait d'avancer jusqu'à la vieille trappe.
Une fois ouverte, cette trappe n'avait plus grand chose d'attirant, elle semblait menner à un trou noir. Mais cela me paru bien improbable, étant donné que j'avais bel et bien vue cette fille s'engoufrer là dedans. J'y jetais donc un caillou, ayant la surprise de constater que la petite pierre grise semblait flotter dans les airs, soutenue par un support invisible. Je posais alors un pied, et heurtait quelque chose de dur. Comme... Comme une marche d'escalier. Et c'est alors que je compris.
C'était l'illusion parfaite !
Cet escalier devait être invisible, pour empêcher les gens qui ne sont pas censés aller la dedans, d'avoir une quelquonnque envie d'y aller. Et ces gens se laissaient tromper, ils n'étaient même pas un tant soit peu curieux...

"Comme les Moldus, dans Harry Potter."

Rien que l'idée de cette pensée me fit pouffer de rire. Mais je me retin au bout de quelques secondes, me disant que n"importe quoi pourrai surgir de ce gouffre noir, ou alors que la fille de tout à l'heure pourrait m'entendre, et remonter à tout instant.
C'est après avoir longuement pesé le pour et le contre que je me décidais à entrer là-dedans.

"De toute facon, c'est même pas la peine que je rentre. Il n'y aura personne à la maison avant plusieurs jours."

C'est impressionnant, quand on est dans ce genre de situation, comme on se sent lucide et léger. On est censé avoir peur, se sentir mal et angoissé... Mais c'est bien tout le contraire qui se produit.
Je descendais donc les marches invisibles, me cognant plusieurs fois la tête sur la terre du haut, faute de lumière. Une fois arrivée en bas, une très, très faible lueure brillait au bout de ce qui semblait être un tunnel, et j'était excitée à l'idée de découvrir ce qui se trouvait au bout.
C'est quand ce désir de découverte m'envahis que j'entendis un bruit. Comme si quelqu'un avait buté dans quelque chose...
Je me plaquais alors au mur, mon coeur battant à cent à l'heure, avec le mauvais sentiment que ce n'était rien de bon pour moi.
Puis un grognement se fit entendre, un grognement bestial.
Comme si une bête sauvage et sanguinaire avait repérée un proie.

Rien ne sorti de l'ombre, comme si j'avais imaginé toute la scène. Un petit rire hystérique s'échappa de ma bouche, laissant sortir toute la tension que j'avais en moi. Tandis que je reprenais lentement le contrôle de moi-même, que mes mains, mon corps, reprenaient un peu de chaleur, je sentis un courant d'air à ma gauche. Je tournais la tête, puis vis une silhouette floue, qui se déplaçait terriblement rapidement. Oh merde. Celle-ci semblait m'encercler, faire le tour de moi. M'observer avant d'attaquer. Je ne distinguais rien d'elle, mis-à part sa silhouette floue en mouvement et avouons-le, impossible à identifier. Mon coeur fit un sprint dans ma poitrine, puis mes jambes firent de même. J'oubliais la raison qui m'avait poussé à venir ici, l'important dans l'immédiat, c'était de rester en vie, de semer cette créature qui, bien qu'évidemment serait milles-fois plus rapide que moi. Je jetais un regard derrière mon épaule, puis aperçue la créature tout près. Un sourire, c'est tout ce que je pouvais voir tellement la chose se mouvait rapidement. Je pris de la vitesse, encore et encore, forçant mes jambes, mon corps tout entier à se surpasser. J'avais toujours été rapide et j'espérais vraiment que cet attribut pourrait finalement m'être d'une aide utile. Je suivais la même route que j'avais empruntée quelques temps auparavant. Je devais sortir des tunnels. En vie, préférablement. La bête souriait toujours, d'un sourire étrangement humain, mais presque trop large pour être réel. Un peu comme Chester, le chat d'Alice au pays des merveilles. Un rire résonna dans mon dos. Son rire. Je fermais les yeux, puis dans un ultime effort, dépassa les limites que mon corps pouvait me permettre. Je n'avais jamais couru aussi rapidement et à ce rythme, je ne pourrais définitivement pas tenir longtemps. Je sentis un autre coup de vent, sur ma droite, cette fois. La bête jouait avec moi, comme un chat avec une souris. Mes mains redevenaient peu à peu froide, puis la glace s'installa sur le bout de mes ongles, sur mes mains, sur mes avant-bras. Je tentais le tout pour le tout, puis donna un léger coup de poing vers l'arrière. La glace partie en un filet puis heurta la créature qui poussa un grognement bestial, fâché d'avoir été pris au piège. Cela ne me permetterais que de gagner quelques secondes. Je continuais à courir, mais perdais peu à peu de la vitesse. Mes pieds étaient en feu, mes jambes attrocement douloureuses. La trappe, je ne devrais plus être trop loin de la trappe. J'entendis la bête recommencer à s'activer derrière moi, mais mes mains avaient repris une température normale, chaude même. Foutue course. J'allais devoir me débrouiller sans mes pouvoirs, désormais. Au loin, j'aperçue une petite lumière au plafond. Ça y était, la trappe. Et puis je vis également la lumière s'intensifier et une silhouette se dessina, descendant les escaliers maladroitement. Sephora...

- Merde, mais qu'est-ce qu'elle fou là, pensais-je trop essoufflée pour lui crier de partir, de remonter d'où elle venait.

Et puis la catastrophe se produisit: mon pied butta contre une roche, me faisant perdre l'équilibre. Mon nez éclata contre le sol rocailleux, puis je sentis le goût du sang dans ma bouche. Il était cassé, mais l'adrénaline m'empêchait toute douleur pour l'instant. Je me retournais sur le dos pour faire face à la créature. Je jetais un regard à mes mains, puis dans un espoir, leva celle-ci vers la bête. La glace la frappa de nouveau, en plein visage cette fois-ci. Je me relevais rapidement, tandis que la bête criait dans mon dos, un cri bestial, frustré. Sephora était étendue sur le mur, le regard apeuré.

- Sors d'ici, criais-je à bout de souffle. SORT, VITE!

Puis je passais devant elle et monta les marches à une vitesse démentielle. Je me faufilais hors de la trappe ouverte, mon visage en sang heurtant l'herbe fraiche, délicieuse sur ma peau. Je sentis la douleur étreindre mon nez, puis poussa une espèce de grognement, trop semblable à celui de la bête à mon goût.

(Hors RP: désolé d'avoir pris autant de temps avant de répondre :$)

Tout s'était passé très vite. Oui, bien trop vite...
Juste après avoir entendu un petit rire, le genre de rire nerveux qui vous prend parfois dans les endroits les plus incongrus (à un enterrement, par exemple), tout commença. La bête, ou je je ne sais quoi, se rapprochait. Quelqu'un d'autre se rapprochait aussi, en courant, vu le bruit que ça faisait. J'avais à peine descendu les escaliers, il y avait donc un peu de lumière, de là ou je me trouvais. Je les entendais arriver, mais maintenant, je pouvait les voir.
Il y avait Skye, la fille avec qui j'avais parlé tout à l'heure, celle avec les yeux jaunes. Elle courait, elle semblait essouflée, à bout de forces. Et puis derrière elle, un truc qui ressemblait assez à une silhouette humaine semblait glisser comme le vent, son sourire démoniaque brillant dans l'ombre. Ils couraient toujours, tandis que des espèces de glacons semblaient se former au bout des doights de Skye, avant qu'elle ne les envoie valser sur la "Créature". Je n'y comprennais plus rien. Skye tomba, le truc la rapptrappa, toujours en mouvements. Je n'y voyait pas très bien, j'étais tellement térrorisée que mes yeux commencaient à s'embuer. Je ne sais pas trop ce qu'elle à fait, mais elle à réussis à se remettre debout, le truc à ses trousses. Elle m'avait vue, la bête se mit à crier. Elle aussi.

- Sors d'ici. SORT, VITE!

Elle passa la trappe, puis j'entendit un bruit sourd au dessus de ma tête. Skye devait être juste au dessus de moi. Heureusement pour elle, la trappe était ouverte. Elle était sauvée, elle était sortie. Mais pas moi. Moi je ne pouvais pas, j'étais paralysée par la peur, par cette chose que je ne pouvais même pas voir, et qui se rapprochait de moi, de plus en plus. C'était une affreuse sensation, l'angoisse me tordait le ventre, mes yeux s'embuaient de larmes, et mes jambes se mirent incontrolablement à trembler.
Je sentais maintenant le souffle de la créature sur mon visage. J'entendais les grognements qui s'échapaient de sa gorge, je voyais un sourire sadique s'étendre sur ses lèvres. Il avait l'air humain, mais en même temps, pas du tout. Cette chose était effrayante, il fallait que je m'en aille. Mais elle me captivait en même temps, empêchant mes membres de faire ne ceraisse le moindre petit mouvement et de battre en retraite. Le truc se rapprocha encore.

"Je veux pas mourrir...Non, je veux pas !"

Et c'est juste à ce moment qu'un truc encore plus étrange se produisit. Alors que je pensait tellement fort à ma mort imminente, et à mon désacort sur celle-ci que j'aurais pu le crier à pleins poumons, une pierre tomba en plein millieu du crane de la créature, une pierre qui ne semblait provenir de nulle part... Il tourna la tête, intrigué. Pendant cette fraction de seconde, je réussis à me ressaisir, et montais les escaliers, me tapant la tête au plafond, m'écorchant les jambes dans ma hâte. Mais le truc avait, lui aussi, retrouvé ses esprits. Il commença à me courrir après. Et il était bien plus rapide que moi. Ce qui devait arriver arriva. Alors que j'était assez prés de la trappe pour pouvoir sortir, je sentis que l'on me tirait en arrière. Le truc avait choppé ma jambe. Mais je m'accrochais tellement fort aux bords de la trappe, qu'il n'arrivait pas à me tirer. Il monta encore, plantant ses "doights" griffus dans ma jambe. Mais je retenais mes hurlements de douleur. Il ne fallait pas se laisser aller. C'est pourquoi j'essayais avec toutes les peines du monde de remonter, tandis que le sang coulait à flot des blessures à vif de ma jambe. Et le truc me choppa par la taille, avec l'un de ses bras à la poigne de fer. Il sortit un couteau de nulle part, me le plantant dans les cotes. Il me griffait, me poignardait, mais je luttais toujours. C'est incroyable, la force que l'on peu avoir, quand on lutte pour sa survie. Un autre coup de couteau, celui là était de trop. Je poussais un hurlement de douleur. Je ne sais pas trop pourquoi, mais le truc lacha un peu prise. Il pensait peut-être que je m'était affaiblie... Même si c'était le cas depuis longtemps déjà. Je me hissais avec une force qui me vennait de je ne sais ou sur la terre ferme, laissant ce démon dans les escaliers. Et puis je m'écroulais sur le sol, répandant mon sang sur l'herbe à l'odeur doucatre de la clairière. J'avais mal partout, je ne pouvais plus bouger Je sentis aussi un liquide poisseux et collant me couler le long de l'oreille. Il m'avait frappée à la tête...
Ma dernière vision fut celle de Skye en train de refermer la trappe, elle aussi avait de sang plein les mains.
Et puis ensuite, plus rien. Mes yeux se fermèrent, et je sombrais dans les ténèbres de l'inconscience.

J'étais étendue dans le gazon, l'herbe fraîche caressant mon visage meurtri. J'avais du sang plein la bouche, plein le nez. Je me relevais faiblement sur mes genoux, touchais mon nez pour voir dans quel état il était. Et oui, il était bien cassé. Je pris une grande respiration, ferma les yeux, puis le replaça d'un coup sec. Sur le coup, la douleur fut atroce, fugace, mais après quelques secondes, je sentais que le mal se calmait. D'étranges bruits émergeaient des catacombes, mais je n'en fis rien. J'étais bien trop épuisée pour aller jouer à l'héroïne et puis, même si je ne l'avais pas été, je ne serais pas retourné dans cet endroit pour rien au monde. Qu'elle se débrouille avec ses problèmes, elle n'avait qu'à garder son nez hors de mes affaires. La pensée de refermer la trappe avant qu'elle ne passe m'effleura l'esprit, ça m'éviterais tellement de problèmes, tellement de blabla sur des choses beaucoup trop complexes pour une humaine inexpérimentée. Je me relevais faiblement, puis jeta un regard dans le trou. La créature lui faisait face, prête à bondir. Je crus un instant qu'elle était foutue, qu'elle allait mourir, puis pur coup de chance, quelque chose vint atteindre la créature, la distrayant quelques secondes. Sephora profita de se petit laps de temps pour essayer de se faufiler à l'extérieur. Je ne l'aiderais pas à se sortir de ce trou, oh non. Je ne lui tendrais même pas la main. La vérité, c'était que j'étais plutôt en colère. Vraiment en fait. D'un, je n'avais pas pu atteindre ma destination et de deux, cette petite humaine trop curieuse était désormais au courant de notre petit monde. Du moins, elle venait d'en apercevoir une partie et j'espérais sincèrement que, cette petite part d'univers la convaincrait de ne plus jamais y remettre les pieds. J'allais la laisser se débrouiller seule comme une grande, la laisser prendre la responsabilité complète de ses actes. Elle avait voulu savoir, maintenant elle savait. Qu'elle se sorte seule de ce trou et puis si elle réussissait, eh bien, j'aurais la preuve que je l'avais sous-estimé depuis le début. Des cris humains et non humains vinrent me vriller les tympans, brisant le silence doux, apaisant que la nuit apportait. Il faisait tellement noir à l'extérieur, presque autant que dans les tunnels.

- Je devrais la laisser là, murmurais-je pour moi-même.

Mais une part de moi n'était pas en accord avec cette idée. Cette part de moi qui avait toujours des sentiments. J'étais ténèbres pourtant, je n'étais pas censé avoir ces... ces choses désagréables, car oui, s'en était devenu désagréable d'avoir des sentiments, surtout lorsque s'était de la pitié, comme à cet instant précis. J'avais pitié de Sephora et de sa mort, qui d'après mon jugement, ne devrait pas tarder. Je fermais les yeux, puis décida d'attendre. D'attendre qu'elle meure ou qu'elle vive. Quelques secondes après, un hurlement strident, purement humain me parvint. Et voilà, c'était terminé... Je me retournais et, au lieu de voir son corps entre les bras de la bête, je la voyais à bout de souffle, toute en sang étendue dans l'herbe. Sa poitrine haletait toujours, elle avait quelques ratés, mais elle était vivante. Bien jouée, Sephora. Je n'aurais jamais cru que tu t'en sortirais vivante, sans mon aide, sans l'aide de personne. Je voyais la bête qui revenait à l'assaut, montant les escaliers à une vitesse fulgurante. Ma colère remontait, puis sur un coup de rage, je lui écrasais le visage avec la semelle de mes Nikes.

- Prends ça, connard!

Puis je lui refermais la trappe au nez. Je m'assis sur celle-ci, faute de ne plus avoir de cadenas, puis attendis que la bête parte, ce qui se passa plutôt rapidement. Elle donna quelques coups qui honnêtement, me faisaient lever de terre, mais elle s'éloignait après quelques minutes, lasse de chasser une proie qui lui était désormais inaccessible. Je me relevais dès que je fus sûr que la bête, le monstre était parti, puis m'agenouillais auprès de Sephora. Elle était inconsciente et salement mal amochée. Elle avait un couteau d'enfoncé dans les côtes, que je préférais ne pas toucher, de peur d'endommager ses blessures davantage, de grandes griffures sur les jambes. Il y avait plus de sang que de peau sur la partie basse de son corps. Je maugréais dans ma barbe, jurant après moi-même pour ce que j'allais faire. Je la pris dans mes bras, bien que je sois moi-même faible et partie d'un pas rapide vers le chemin qui nous amenait à la ville. Je ne savais pas ce que j'allais leur raconter et je risquais gros, mais je ne pouvais pas la laisser se vider de son sang c'était... c'était trop inhumain.

Je reprenais peu à peu mes esprits. Mais pas la vue, pas tout de suite. Je sentais juste ma tête, mon corps aussi, mais surtout ma tête, au rythme irrégulier des pas d'une personne qui avait l'air à bout de force. Plus ça balançait, plus mon mal de tête amplifiait. Mais bon, ce n'était rien, à côté de ce que je venais d'endurer... Enfin, si cela venait d'arriver, et si toutes ces choses avaient bien eues lieu. Car, en cet instant, il ne me semblait pas vraiment que tout cela puisse être réel. Mais bon, ces fichues blessures, elles, étaient bien là pour me rappeler qu'il s'était passé quelque chose. Quelque chose de grave.
J'essayais de me dégager. Car, oui, je reprenais conscience, mais j'étais toujours effrayée, morte de peur. Je ne pouvais pas voir la personne -ou la chose- qui me transportait... Et si c'était... Ce truc ! Même si c'était vraiment peu probable, je ne voulais pas que tout recommence. Même si ce moment n'à occupé qu'une petite partie de ma vie, je ne voulais pas ressentir encore une fois la peur hystérique s'emparer de moi comme un poison. Je ne voulais plus sentir ma peau se déchirer, partir en lambeaux, laissant couler le sang écarlate sur ma peau blanche. Ni ce sourire horrible, qui s’élargissait à chacins de mes hurlements. Plus jamais ça.
J'essayais, donc, de me dégager, à mesure que je retrouvais l'usage de mes sens. Les pas stoppèrent soudenement, puis je sentis qu'on se baissais. J'étais à nouveau par terre, allongée sur le côté. Mais du mauvais côté; celui du couteau. Il commencait à s'enfoncer dans ma plaie, à glisser... Je me mordais les levres, mais c'était plus fort que moi, et un cri commenca à s'echapper de ma gorge. Et puis, aussi tôt que ça avait commencé, ça se finit. On m'avait tournée. J'en déduisait donc, malgrès mon cerveau embrouillé d'images atroces, que l'on ne me voulait plus aucun mal. Je réussis à ouvrir les yeux.
Ma vision se rétablit brutalement, me donnant une vue sur des chevilles pleines de petites grifures, sûrement à cause des brindilles et ronces. Une autre petite coupure, nettement plus profonde, saignait encore. C'était Skye, il n'y avait plus aucun doute là-dessus. Ses chaussures, et le fait que nous soyons dans la fôret, encore, confirmais ma certitude. Les pieds disparurent de mon champ de vision, pour aller je ne sais ou derrière moi. J'essayais donc de bouger, mais la seule chose dont j'avais pour l'instant retrouvée l'usage, c'était mon bras. Donc, puisque je ne pouvais pas me lever, je décidais de retirer ce foutu couteau de côtes. Mais je n'avais pas pensé, en cet instant précis, que si je le retirais, j'allais pisser le sang de nouveau. Et çela arriva.
Je balancais l'arme le plus loin possible, étouffant un juron. Et puis je plaquais ma main contre mon ventre, essayant tant bien que mal de limiter ma perte de sang. Il fallait que je me relève. Il fallait que je me casse d'ici, que je partes, vite. En courant, en rampant même si il le fallait. Mais je ne voulais pas entendre parler de tout ça, je ne voulais plus rien avoir à faire avec cette fille et son monde bizarre et térrifiant. Et puis, de toute facons, qu'ece qu'elle an avait à foutre, de moi ?! lElle avait des pouvoirs magiques, ou je ne sais quoi. Elle entrait dans des tunnels obscurs, et j'étais sûre qu'elle n'avait aucunement envie de m'expliquer les secrets de cette autre vie. Elle devait juste vouloir que je dégage de sa vue, pour continuer tous ses trucs bizarres en solo. Et, même si je lui était reconnaissante de m'avoir trainée jusqu'ici, je n'allais pas m'éterniser... Pour le bien de tous !
Donc, j'attendais un certain temps, et quand je sentis la minuscule force qui revennait peu à peu, je me hissais sur mes jambres mutilées. M'appuyant à un arbre, je regardait Skye, hâletant après cet effort surhumain à la vue de mon état, pliée en deux, en partie pour que le sang ne jaillisse pas comme une fontaine. Elle, me regardait avec hésitation, comme si elle se demandait si elle devait se barrer en courant, ou m'aider. Je ne dis rien. J'essayais de m'éloigner de l'arbre, mais revont aussitôt à lui, sentant que mes jambes ne pouvaient pas encore supporter mon poid. On en était donc là... Je n'avais jamais pensé que ça m'arriverait un jour. Et pourtant, j'y étais bien. Je fermais les yeux, pensant que ça me calmerais un peu. Grosse, grosse erreur !
Car dès que mes paupières, j'eu la brève vision de cette brume blanche, encore, envahissant une espace désert. La même voie, qui murmurait cette fois des choses différentes : "Tu est celle qu'ils ont attendus, ton sort est entre leurs mains et repose incertain"
Et puis je rouvrais les yeux, ma respiration recommenca, elle avait cesée pendant la durée de cette "vision", et je prennais une grande inspiration. Je devais avoir l'air pathétique... Et puis maintenant, voilà que mes veines, sur mes mains, devenaient très perceptibles, et d'un rouge écoeurant...

J'avais perdu la notion du temps, j'étais tellement épuisée, tellement à bout de force que je pensais déposer le corps de la jeune fille dans les bois et partir. Je ne le fis pas cependant. Au fond, je crois que je savais que je valais plus que ça. Je n'avais jamais été le genre de personne qui laissait quelqu'un pour mort en plein milieu des bois, et malgré mes dons d'enchanteresse, je ne croyais pas que cette partie de moi ait changé et j'avais la certitude qu'elle ne changerait jamais. Mon corps en entier était douloureux, chaque muscles, chaque minimes parties me faisaient souffrir et pourtant je continuais, j'avançais. Sephora perdait beaucoup de sang, moins que tout à l'heure, mais toujours beaucoup. Elle aurait besoin d'une transfusion, j'en étais certaine. J'avais l'impression d'avoir parcouru au moins le double du chemin, mais en réalité, je savais que l'on en était probablement qu'à la moitié. Sephora commençait peu à peu à reprendre connaissance, à bouger, ce qui était plutôt un bon signe. Après plusieurs minutes, ses mouvements se firent plus brusques, puis elle commença à se débattre. Au fond, je la comprenais. Moi non plus, après ce qui venait de se passer, je n'aurais pas voulu être dans les bras de n'importe qui. Alors, à bout de force et morte de fatigue, je la déposais sur le sol boueux. Dès que son corps fut en contact avec le sol, un hurlement strident s'échappa de sa bouche, presque aussi terrifiant que celui de tout à l'heure, dans les tunnels. Merde... le couteau. Je la retournais maladroitement de côté, pour éviter que cette lame s'enfonce encore plus profondément dans son corps. Je m'éloignais alors un peu d'elle, puis m'immobilisa, les deux mains sur les genoux et repris mon souffle. J'étais crevée. Lorsque je relevai le regard, Sephora avait déjà sorti le couteau de sa plaie, qui se mit à saigner et saigner. Merde, à la quantité de sang qu'elle perdait elle allait bientôt crever. Celle-ci se releva difficilement, son visage d'ordinaire pâle était désormais presque translucide et ses yeux étaient incroyablement cernés. Elle se traîna jusqu'à un arbre, puis s'y accota pendant quelques secondes, avant d'essayer de s'en éloigner. Mais était-elle malade? Jamais elle ne pourrait se rendre jusqu'en ville dans cette condition. Ça lui prendrait des heures et ce qui était certain, c'était qu'à la quantité de sang qu'elle perdait, elle disposait plutôt d'une quantité d'heures limitées. Elle devait aller à l'hôpital. Et puis elle manqua de force et se retourna vers son arbre, s'y accrocha de nouveau. Et moi, je restais là à la regarder se vider de son sang. Soudain, après quelques secondes, Sephora s'appuya à l'arbre et ferma les yeux, surement pour se reposer aussi. Puis elle arrêta de respirer, comme ces personnes dans leur sommeil qui manquent d'air. Je fis un pas vers elle, elle était immobile, presque trop. Puis elle ouvrit grands les paupières, comme terrifiée, tout qu'en aspirant une grande quantité d'air. C'était plutôt bizarre comme moment et pourtant, il n'y avait pas grand-chose de plus bizarre que moi. C'était un peu comme si elle était à bout de force (ce qui était visiblement le cas) et qu'elle essayait d'en trouver quelque part, mais qu'elle ne pouvait pas. C'était un peu pathétique, en fait... Ses yeux descendirent sur ses bras, puis son visage blanc comme un drap, se teignit d'une expression bizarre. Je baissais à mon tour le regard vers ses avant-bras, curiseuse, puis remarqua la chose. Ses veines n'étaient pas bleues, comme elles étaient censées l'être, mais bien d'un rouge éclatant, comme le sang. Je m'approchai d'elle, puis lui pris brusquement le bras pour y regarder de plus près. La pauvre était toujours penchée, comme pour essayer d'empêcher le sang de jaillir de tous bord tous côtés.

- Mais bordel, c’est quoi ça? Demandais-je pour moi-même, car évidemment, elle-même ne savait pas trop ce qui se passait.

"- Mais bordel, c’est quoi ça? "

Si je l'avait su... J'aurais répondu. Mais je n'en savais rien, c'était normal après tout. Je ne connaissais rien. Et je vennais de découvir une chose, un monde, dont je me serais bien passée de connaitre l'existence. Et dire qu'il y à des gens qui mettent tout en oeuvre pour nous dire que cela existes, pour y trouver... Ils ne savaient pas à quel point ils avaient raison. Mais à quel point ils étaient cons, aussi. Parce qu'ils n'auraient même pas eu le temps de découvrir ces choses, qu'ils se seraient déjà faits bouffer, enlever, tuer. Il n'y avait pas de place dans ce monde pour une simple mortelle comme moi, je n'avait d'ailleurs pas du tout l'intention d'y retourner. Surtout après ce que je vennais de subir.

"-Je... J'en sais rien. Et je veux... Pas savoir. Non..Je veux pas du tout savoir. Rien du tout."

Et pourtant, même si je prononçais ma pure volonté à travers ces paroles, je savais bien qu'une partie de moi voulait savoir. Je savais qu'une partie de moi voulait comprendre ce qui m'arrivais. Mais, en fait, je ne savais même pas ce que je voulais. Je voulais rentrer chez moi... Mais qu'ece que j'allais dire ? Que j'avais été attaquée par une bête à l'apparence à peu près humaine, après avoir suivie une fille qui lance de la glace avec ses ongles dans un tunnel sombre ? Non, sûrement pas. Je ne pouvais pas renter dans cet état-là, du moins pas à Gatlin. Il n'y avait pas d'hopital, de toute façons, dans ce bled paumé... Ah, ma mère aurait bien mieu fait de se casser une jambe, le jour ou elle avait décidé de venir ici ! Franchement ! Maintenant, je me retrouvais en face de cette fille, quasi inconnue, et j'était gravement bléssée. Je n'allais d'ailleurs pas tarder à me mettre à délirer, si je perdais encore du sang. Enfin... Si je n'était pas déjà en train de délirer !! Mais en fait... Pourquoi cette fille m'avait-elle emmennée jusqu'ici ? Pourquoi m'avait-elle sauvée ? La logique aurait voulue qu'elle me laisse là ou j'était, crever pour garder son monde secret. Elle allait peut-être essayer de me tuer... Ou, je ne sais pas, moi, de me faire un lavage de cerveau ! Il fallait que je réussis à reprendre ce couteau que j'avais jeté tout à l'heure, ou cas ou... Après tout, on ne sais jamais de quoi les gens sont capables !
Quelsues instants plus tard, j'avais réussis à choper l'arme, pendant que la fille regardait derrière elle, je ne savais pas trop pourquoi. Quand son regard tomba ma main qui tennait faiblement l'arme, son visage pris une expression un peu sarcastique.
Il ne me restait maintenant qu'à attendre...

"-Je... J'en sais rien. Et je veux... Pas savoir. Non..Je veux pas du tout savoir. Rien du tout."

Bien sûr, c'était évident qu'elle ne savait rien de ce qui lui arrivait. Mais... n'était-elle pas un peu inquiète de... de ce qu'il était en train d'arriver? Je veux dire, je ne suis pas médecin, mais je suis plutôt convaincue qu'il y a quelque chose qui cloche. Et j'avais la drôle d'impression que ce n'était justement pas un simple médecin qui pourrait découvrir ce qui se déroulait en elle. Et ça, c'était si quelqu'un le savait, bien évidemment. Elle avait l'air perdu, troublée... différente? Je pouvais comprendre qu'elle soit troublée... honnêtement, qui ne le serait pas? Mais ça semblait être plus que ça, comme si elle se débattait avec son moi intérieur pour savoir ce qu'elle voulait vraiment. Rentrée à la maison était probablement ce qu'elle désirait. Panser ses blessures et oublier cette soirée désastreuse. Et déménager, peut-être. En tout cas, au moins elle ne semblait pas vouloir connaître les détails de mon monde. Elle ne cherchait pas d'explication, elle ne voulait pas y être mêlée. Ce qui bien évidemment, était une bonne chose pour tout le monde. Une bonne chose pour sa santé mentale également.

Bien que mon corps tout entier soit atteint d'une fatigue cuisante, je me sentais mieux que tout à l'heure. Mes muscles étaient moins douloureux, mes jambes moins molles, ma tête plus claire. J'étais toujours loin de mon état normal, mais je prenais du mieux. Mes blessures chauffaient, mais elles étaient tolérables. À présent, j'étais plus inquiète que la plaie s'infecte qu'autre chose. À la pensée de l'alcool touchant ma plaie, chassant les microbes, la chauffant à vif, j'eus un mouvement de recul léger.

Depuis les dernières paroles de Sephora, le silence s'était installé dans les bois. C'était calme, presque trop. Aucun son de criquet, ni de bruissement de feuille. Juste le silence lourd, étrange. Et puis soudain, un bruit léger, presque imperceptible surgit derrière moi. On aurait dit une espèce de froissement, comme si quelqu'un avait accroché une branche remplie de feuilles. Je tournais immédiatement la tête, puis vis une paire d'yeux jaunes dissimulé derrière les buissons, mais toujours bien perceptible. Des yeux qui m'étaient tellement familiers. Des yeux comme les miens. Mais les yeux ne bougèrent pas, restèrent caché dans l'ombre, comme à observer la scène. Je retournais la tête vers l'adolescente, ayant entendu là encore, quelques petits bruissements, comme si elle bougeait. Elle avait bien bougé. Bougée pour allée chercher le couteau. Son regard était déterminé, dur. Un peu comme le regard de la folie. Et peut-être l'était-elle. Croyait-elle vraiment me faire peur avec ça? Elle se vidait de son sang et elle voulait m'attaquer. J'avais un peu de difficultés à discerner ses priorités... Ne voulait-elle pas rester en vie? Un sourire narquois apparu sur mon visage, puisqu'il fallait l'avouer, la situation était quand même un peu absurde. Et puis je partis à rire, soulignant à quel point je la trouvais stupide d'essayer de jouer les héroïnes.

- Tu sais, si tu aurais un tant soit peu d'intelligence, tu reposerais ce couteau par terre, dis-je toujours en rigolant.

Et puis le bruissement derrière moi se fit de nouveau entendre, encore plus léger que tout à l'heure, mais je ne pris même pas la peine de me retourner.

Skye partit d'un rire assez effrayant, elle se fichait sûrement de moi. Comme si la situation avait une seule secondes été drôle !

" - Tu sais, si tu aurais un tant soit peu d'intelligence, tu reposerais ce couteau par terre."

Mais qu'ece qu'elle croyait ? Que j'allais l'attaquer ? Franchement ! En fait, je ne me rapellais plus très bien pourquoi j'avais pris ce couteau. Surement un acces de panique... Car oui, il fallait être vraiment bête pour ne cerais-ce que penser à l'attaquer, elle qui était bien amochée aussi, mais en bien meilleure forme que moi. Et puis, je ne pensais pas vraiment pouvoir faire quoi que ce soit avec ce misérable couteau, contre une fille qui semblait dotée de... Pouvoirs magiques !
Je ne lui répondais pas, car, de toutes facons, ce mélange d'émotions toutes plus éprouvantes les unes que les autres empêcherent les mots de sortir de ma gorge. Ma bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit, comme une boite à musique cassée.
Je lui lançais un regard noir, ne trouvant, moi, la situation absolument ammusante. J'avais bien l'aintention de me tirer d'içi. Je ne savais pas trop comment j'allais faire, vu que cette fille me retiendrit sûrement ici, comme tout individu normalement constitué. Mais je devais partir. Déjà qu'il commencait à se passer des trucs vraiment étranges autour de nous (des bruissements se faissaient entendre, légers mais bien perceptibles), il y avait maintenant des trucs qui surgissaient de l'interrieur de moi-même. Mes veines, depuis tout à l'heure, ne cessaient de prendre une couleur différente... Jusqu'à finalement virer à un noir de jais, et y rester. C'était vraiment flippant... Comme si mon sang était devenu... Noir !! Et c'etait bien ce que je découvris, quand je m'essuyais d'un revers de main la bouche, pensant que le liquide qui s'y deversait vennait simplement de mon nez... Et, en effet, il vennait bien de mon nez, oui ! Sauf que je SAIGNAIS du nez. Ce sang était noir, d'un noir d'une intensité comme j'en avais rarement vue auparavent. Ce la devenait de plus en plus inquiètant... Angoissant, même.
Skye ne me regardais plus, elle s'était encore retournée, semblait fixer un point bien précis qui se déplacais dans la fôret. Mais je n'y prettait guerre attention, trop occupée de mon propre sort. Du sang noir...


Je souhaitais presque que tout cela n'était qu'un cauchemar, un horrible cauchemar, et qu'en me réveillant, je verrais mes horribles cernes qui suivent à chaque fois ce genre de rêve, et rierait de moi-même dans le reflêt blafard... Mais, malheureusement, ce n'était pas le cas. Tout çela était bien réel, trop, même. Et puis, il fallait que je me rends à l'évidence : Je ne pouvais pas aller à l'Hopital, avec ce sang-là. Il allait falloir que je me soignes toute seule, et que j'essaye de faire disapraitre ces blalfres en une semaine... Autrement dit, mission impossible. Je n'y arriverais jamais, et même si j'avais une quelconque aide exterieure, je ne pourrais jamais réussir à tout expliquer à ma mère sans passer pour une folle ! Il fallait donc trouver une solution.
Je coincais le couteau dans la ceinture de ma roben maintenant en lambeaux, et retournait m'appuyer à mon arbre. Il fallait que je réessaye de marcher... Peut-être que cette fois-ci, ce serait la bonne !! Il le fallait... Car je ne voulais pas rester une minute de plus avec cette fille. Elle qui m'avait l'air, quand je l'avais rencontrée au Dairy Queen, assez sympathique, m'effrayait, maintenant. Je ne pouvais pas m'enpêcher de la regarder sans ressentir une horrible sensation, ce qui se passa d'ailleurs quand elle croisa mon regard de nouveau. Je décidais alors qu'il était grand temps pour moi de partir.
Bizarrement, quand je me lancais pour assayer de m'echapper, elle ne bougea pas. Elle se contenta de me suivre du regard, alors que je m'éloignais en boitillant sur le chemin, chaque pas me faisant ressentir plus de douleure que je n'en avait ressentie dans toute ma vie. Mais, à vrai dire, sur le moment, je m'en fichais royalement, tant que je pouvais avancer. Et même si je ne savais pas ou aller, cela me réconfortait un peu de me dire que je m'eloignais à chaque pas un peu plus de ce cauchemar éveillé. Même si j'étais consciente qu'il me poursuivrait toute ma vie.
Je trubuchais, me rattrappais à un arbre. Puis, alors que je reprennais ma route, j'entendis de pas derrière moi. Je ne me retournais pas, car je reconnaissais la démarche bancale de la Skye blessée qui semblait vouloir me rattrapper.